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12 mai 2011 4 12 /05 /mai /2011 23:14

Selon "Libération"

 

 

Ce devait être il y a six mois. Puis en janvier. Promis, en avril… Nous sommes le 9 mai, et le contrat de concession pour la construction de la LGV Tours-Bordeaux entre RFF, le propriétaire du réseau, et Vinci, le chef du consortium qui a remporté l’appel d’offres, n’est toujours pas signé. Et voilà que les collectivités locales se rebiffent… Les départements de la Dordogne, du Tarn-et-Garonne et des Hautes-Pyrénées refusent toujours de payer. Sur les 57 collectivités censées apporter 1,476 milliard d’euros, soit un petit quart du coût à l’origine, une petite dizaine renâclent. «C’est un peu normal, confie Martin Malvy, le président de la région Midi-Pyrénées… Après tout, c’est à l’Etat de payer, pas aux collectivités.» Ségolène Royal, qui dirige Poitou-Charentes, est plus radicale. Elle veut bien accorder un prêt, mais pas une subvention, puisque «la LGV est sous-traitée à une entreprise privée». Dans son sillage, beaucoup d’élus ont dans le collimateur le financement via un partenariat public-privé (PPP).

Consortium. Au moment de la désignation du gagnant - un consortium piloté par le groupe de BTP Vinci associé à Axa et à la Caisse des dépôts -, les superlatifs pleuvaient. Pensez, un PPP de 7,2 milliards d’euros - 7,8 milliards aujourd’hui. Soit «le plus important projet de concession d’infrastructure de transport en Europe», s’était félicité Réseau ferré de France (RFF). Le ton est moins conquérant aujourd’hui. «Le contrat est paraphé, donc il est figé ; même s’il n’est pas encore signé», concède RFF. «Il n’y a plus d’obstacle de fond, lui répond en écho un investisseur du projet. Seulement des centaines de pages à faire relire à des armadas d’avocats». Au cœur des difficultés ? Les garanties bancaires réclamées - et obtenues de l’Etat à hauteur de 80% de leurs engagements finaux - par les banquiers du projet. Car dans cette histoire, le consortium court néanmoins un risque. Il n’est pas rémunéré par un loyer : il tire ses revenus des péages. Or Guillaume Pépy, le patron de la SNCF, a prévenu : s’ils sont trop élevés, il ne fera pas rouler ses trains…

«C’est la plus grosse concession ferroviaire depuis le XIXe siècle», relève un proche du projet. Bernard Soulage, président de l’Association des villes et régions de la grande vitesse, voit, lui, dans «ces histoires de grandes infrastructures financées par le privé soit une arnaque, soit un échec. Il y a eu Suez, Panamá et le tunnel sous la Manche…» Trois faillites retentissantes. Parce que le privé veut s’en mettre plein les poches ? «Non, le problème, c’est qu’on se débrouille grâce au PPP pour financer des projets alors que l’Etat n’en a pas les moyens. On repousse le tas de sable» en refilant la dette aux générations futures. «On aurait préféré un montage plus classique», insiste de son côté Martin Malvy.

Martingale. Mais l’Etat peut-il encore prendre en charge ses investissements  ? Les premières lignes ont été financées par la SNCF. Il reste de cette époque une dette de 28 milliards, à la charge de RFF. Puis l’Etat a mis la main à la poche via des subventions, creusant son déficit. Avant d’aller chercher les collectivités locales pour le TGV-Est. Pour Tours-Bordeaux, on croyait avoir inventé la martingale en s’endettant via le PPP. Et après ? «On pourrait mettre en concession les LGV rentables, estime un investisseur. On récolte ainsi un gros paquet d’argent» pour financer les lignes nouvelles. Cela tombe bien : le PDG de Vinci, Xavier Huillard, s’est dit intéressé par des «acquisitions» de concessions. Le recours aux PPP permettra-t-il, au moins, de respecter délais et coûts ? Vérification en 2017, date prévue de la mise en service.

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